Phenomenal Woman

Une Femme, Un Modèle #21

Hello!

Ce mois-ci, je vous invite à découvrir le portrait d’une femme bantoue passionnée et investie dans son domaine, celui de la beauté et de la mode, avec une spécialité Afro.

Elle se bat au quotidien pour la valorisation de la femme afro-descendante en Europe, à travers son travail, ses écrits ou encore plus récemment avec une série de trois conférences nommées « Black » Thérapies ou Comment traiter de la question Noire en Europe que je vous invite à découvrir en vous inscrivant ici: LES BLACKS TALKS LONDONIENNES ARRIVENT À PARIS ! 

Bonne lecture!

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Présentation.

Je m’appelle Christelle KEDI, la trentaine sonnante, Parisienne de naissance et Londonienne depuis une douzaine d’années. Je travaille dans la beauté et la mode avec une spécialité Afro.

Profession.

Je suis à la fois artiste-maquilleur et styliste de photographie. Je fais également de la recherche dans ces deux domaines. Le cadre professionnel de la mode est très international, à fort capital symbolique, avec une étonnante mixité sociale, et en meme temps une superficialité notoire.

Dans les écoles de mode (et par extension les écoles d’art), les étudiants pensent tous être des artistes exceptionnels: Cela vous donne des amphis remplis de personnalités à ego surdimensionné. C’est malheureusement cette image bien réelle que tout le monde garde de la mode.

Pour le milieu de la beaute, c’est different. Solidaires, les maquilleurs, prothésistes-ongulaires, coiffeurs, esthéticiennes, cosmétologues et autres se recommandent les uns les autres. Ils se soutiennent et se battent pour le respect et la reconnaissance de leurs professions. Les écoles de maquillage sont internationales, « bon enfant » et plutôt de classe moyenne. Mais ces deux cadres professionnels ne sont valables que pour l’Europe!

Pourquoi avoir choisi ce métier ?

Je suis devenue artiste-maquilleur par vocation. C’est un métier qui allie tous mes centres d’intérêt: L’art plastique, la direction artistique, les soins de la peau, la mise en beauté (ou en horreur, tout dépend du contrat…) et les échanges humains privilégiés. Chaque homme ou femme que je maquille est unique.

Je suis devenue styliste de photographie de par ma formation. Suite à l’obtention d’un stage avec une styliste de photographie qui cherchait une assistante maquilleuse, j’ai eu l’opportunité de pratiquer les théories apprises à l’Ecole. Cette dame travaillait dans le secteur de l’éthique (un marché de niche à l’époque qu’elle m’a d’ailleurs fait découvrir). Elle m’a permis de travailler avec National Geographic Green et de maquiller quelques célébrités.

Par la suite, j’ai du apprendre à organiser la récupération des vêtements dans les showrooms, à booker des endroits exceptionnels pour les séances-photos, à batailler avec les agences de mannequins pour booker le modèle le plus prometteur…etc. Progressivement, j’ai constitué un portfolio conséquent: Maquillage et stylisme. J’étais désormais opérationnelle dans cette industrie.

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Parlez-nous d’une journée type.

Tout dépend du projet sur lequel je travaille. Il y a autant de journées types que de services/demandes:

  • Si je travaille en studio photo, tout dépend de mon rôle: En mode maquilleur, je mets à jour mes produits en remplaçant les anciens par les nouveaux (que j’aurais essayé au préalable). Souvent des produits envoyés par mon client et choisis pour des raisons commerciales. Je dois m’atteler à respecter le brief de mon employeur et crée un maquillage qui mette en valeur sa thématique. Journée pouvant être courte (de 6h00 à 8h00), car je dois laver mes pinceaux ;
  • Si je prépare une conférence/un atelier/ un article, je relis mes dernières recherches et tente de les résumer en les adaptant au public concerné. J’écris de la fin de la matinée jusqu’en fin de soirée. Dans tous les cas, cela représente de très longues heures passées souvent seule dans la concentration (de 9h00 à 12h00) ;
  • Si je dirige un shoot ou un défilé en tant que styliste de photographie ou maquilleur, j’ai tendance à faire les deux métiers. Je suis aidée de mes assistants qui préparent la peau des modèles, repassent les vêtements et vont les ramener aux agences de presse. Je crée le mûr d’inspiration, sélectionne le photographe, le coiffeur, les vêtements/accessoires, le lieu et le mannequin. Je choisis les meilleurs clichés avec le photographe. J’écris tous les crédits pour les lieux/vêtements/accessoires/maquillage et coiffure. Je communique avec le client, les agences de mannequins et de presse. Trois jours pleins (Journées de 12h00 voire davantage) sont nécessaires pour mener un projet photographique de type editorial.
  • Si je prépare une exposition, une vidéo ou une vitrine, alors c’est la totale car nous parlons d’un temps de travail allant de quelques mois à quelques années.

Quel est votre parcours universitaire ? Ecoles ? Concours ? Comment ça se passe ?

Apres un Bac litteraire en France avec trois langues (anglais, allemand et italien), je suis allée aux Etats-Unis croyant que c’était le pays du maquillage…Apres six mois de stage, j’ai décidé d’étudier en Europe.

Apres de la prospection en Italie, en Hollande et au Royaume-Uni, j’ai surtout tenu compte de la réputation de l’enseignement du maquillage entre l’Europe et les USA. Beaucoup d’excellents maquilleurs aux Etats-Unis sont Européens!

J’ai suivi un cursus purement créatif: Une école de maquillage (Bac+2/3) suivie d’un Master of Arts en UFR Mode. En Angleterre, on peut apprendre le maquillage en école privée (comme en France) ou alors en université.

Pour ma part j’ai choisi une université spécialisée dans les disciplines artistiques. Il s’agit d’établissements qui n’enseignent que les disciplines des arts: Sculpture, théâtre, illustration, architecture, graphisme, cinéma, mode, peinture, photographie, imprimerie, couture…etc. J’ai pris l’option maquillage photographique. En derniere année, je me suis finalement spécialisée en soins de peaux pour épidermes vieillissants.

Recrutée sur dossier, entretien, test du niveau d’anglais et portfolio, il est souhaitable de bien les préparer car les places sont recherchées par des étudiants venant des cinq continents. Contrairement à de nombreux préjugés, il y a des programmes bien définis avec des modules semestriels. Les bouquins à lire, les recherches, les exercices, les examens: Ecrits, oraux et pratiques ne manquaient pas…

Bref c’était la fac! J’ai ensuite fait un MA (Master of Arts) en imagerie pour la promotion de la mode. Cela m’a ouvert la créativité à la scénographie, la direction artistique, au graphisme de mode…à tout ce qui peut participer à la promotion de l’industrie par l’image.

Les écoles d’art, je les conseille si on aime: Lire, écrire, créer et accepter d’être critique. L’artiste est une personne qui accepte l’erreur quotidienne. Il s’agit d’un métier de constantes expérimentations. Si on ne supporte pas d’être critique, si on ne sait pas gérer sa relation à l’erreur ou la faute, mieux vaut ne pas s’inscrire dans ce genre de cursus. Surtout chez les Anglophones qui, sous prétexte de vous préparer au monde du travail, sont parfois dures dans la critique de vos travaux.

Quelles sont les difficultés rencontrées durant votre parcours ? Quelle est la différence entre la formation esthétique donnée en France et en Angleterre ? Et dans la pratique ?

La première difficulté, c’est d’accepter que l’anglais du bac n’est pas suffisant pour entrer dans une fac anglophone. Il m’a fallu reprendre des cours pendant neuf mois afin d’acquérir un anglais suffisamment décent pour des études supérieures. Même en école de maquillage!

Ensuite, la seconde grande difficulté fut de décrocher des clichés que tous les francophones se font du monde anglophone. Comme par exemple, qu’à Londres on trouve du travail trop facilement, que la colocation c’est cool et qu’ils parlent comme les Américains. Il m’a fallu cinq longues années pour me débarrasser de tous ces préjugés infondés.

La différence entre la formation esthétique en France et au Royaume-Uni, c’est qu’en Outre-Manche, on peut étudier ces métiers à un niveau à la fois académique et artistique. La France pour le moment, ne propose que des écoles privées (pour le maquillage et les métiers de l’art), quelques BTS et licences professionnelles (esthétique et parfumerie) et carrément un MBA pour la communication mode ou luxe…c’est-à-dire que pour étudier la beauté ou la mode, la priorité est donnée aux profils commerciaux.

Sinon, les pratiques esthétiques sont strictement les mêmes. Vous êtes un peu plus cultivé(e) en Angleterre en sortant de ces filières-là car vous étudiez la composition des produits, la physiologie, les allergies, la sécurité, la photographie et son histoire…etc.

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Quelles sont les avantages de cette profession ? Les inconvénients ? 

La liberté et le contact humain sont les principaux avantages de ces métiers. Je travaille au contrat. J’ai dans le passé été en agence. Travailler sur des produits ou des concepts qui vont contre mes convictions personnelles, m’a finalement épuisée. Je rencontre du monde de partout, de tout âge, et cela me fait plaisir de communiquer sur la beauté.

Les difficultés principales? Les horaires interminables, les clients qui ne connaissent pas l’univers de la mode ou de la beauté qui vous réclament des défilés ou des solutions impossibles. L’amateurisme…de nos jours tout le monde a quelque chose à dire sur la mode ou la beauté. Le problème, c’est que ces positionnements-là, sont souvent subjectifs et professionnellement non verifiés.

Pourquoi avoir choisi de vous établir à Londres ?

Londres a une réputation mondiale en matière d’excellence dans son système éducatif pour le secteur créatif. C’est une ville quasi-obligatoire pour tout artiste sérieux souhaitant travailler en Europe. C’est aussi le pays ou la langue anglaise est née.

Et pour la vie de famille ?

Une épouse et mère Africaine dans la mode en Europe, c’est généralement soit une prostituée qui a épousé un millionaire, soit l’épouse d’un ministre bien de chez nous.

Par ignorance, nous ne savons pas que la beauté comme la mode sont des industries très sérieuses faisant l’objet de recherches académiques depuis plus de 20 ans. Encore trop souvent (même dans les milieux universitaires) l’équation [(Noir+Femme) + (Mode+Académie)]= Anti-Famille. Elle connote intrinsèquement une association systématique au féminisme occidentale et hellénique

C’est vrai que je suis issue d’une culture matriarcale soumise à un mode de fonctionnement de type patriarchal. Néanmoins, la famille est la valeur suprême dans la matrice culturelle que j’ai choisi d’utiliser comme système de valeurs, par conséquent, mon rapport au féminisme mondialisé… Sinon, je suis disponible pour ma petite tribu que je préserve jalousement des préjugés que mon métier traine. On y arrive ouf!

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Votre place de femme dans ce milieu ? Comment la vivez-vous ? Les femmes sont-elles solidaires entre elles?

C’est un milieu de copinage. L’industrie mode, c’est malheureusement 50% de femmes issues d’école d’art, hyper actives, créatives et perfectionnistes. C’est également 50% de copieuses, « selfie-spécialistes », opportunistes, pseudo-artistes bien connectées. Après les mannequins, elles ont tendance à changer avec la célébrité.

L’industrie beauté, c’est positif dans le sens où vous connaissez vos consoeurs et les traiter avec respect. Vous ne gagnez votre statut qu’en fonction de votre intégrité et professionnalisme. Vos pairs vous guident et vous jugent. Ils vous observent et accompagent votre développement personnel. Ils vous octroient l’appellation « Meilleure maquilleuse de l’année ».

Est-il encore nécessaire aujourd’hui de quitter la France pour réussir une carrière dans le monde de la beauté dédiée aux peaux noires ?

Tout d’abord, il n’existe pas de maquillage pour peau noire ou blanche mais des tonalités de peaux humaines utilisant le même arc-en-ciel de maquillage. Ces termes « noire/blanche » associés au maquillage, sortent des cursus marketing des écoles de commerce qui (à mon sens) devraient exclusivement former des technico-commerciaux afin d’iradier ce lexique (volontairement?) trompeur.

Quitter la France ou y rester dépend de ses projets personnels et professionnels. Jeune, j’aimais les langues étrangères et non pas les voyages: Visiter un pays n’est pas y vivre! J’appréciais les immersions culturelles. Partir pour me chercher à certes combler un besoin en stratégie de carrière, mais surtout d’épanouissement de ma personne. Je suis indigène à un pays d’Afrique centrale qui est bilingue Anglais-français depuis 1961…

En France, les gens sont sans fautes et ne s’autorisent pas l’échec. Résultat: Ils n’ont pas la patience de tenter l’ailleurs. Les Noirs de France ont tendance à fantasmer la vie des « autres Noirs » diffusée par des médias de propagande pro-Americaine. Ils ont tendance à développer des clichés. Ces préjugés sont largement disséminés dans les milieux mode et beauté Afro par des pseudo-professionnels qui voyagent sans jamais s’installer. Des gens qui ne prennent jamais le temps d’observer. Des gens pour qui la nouveauté est partout et finalement nulle part.

J’ai choisi d’être Bantoue, c’est-à-dire de focaliser mon activité professionnelle autour de mon africanité. Pour ce, je me suis spécialisée dans l’imagerie du corps Africain. Pour être fiable professionnellement, j’ai choisi d’étudier en anglais pour ne pas être victime de mes fantasmes sur les Noirs Anglophones. La migration formatrice, c’est la jeunesse de mes parents qui ont quitté l’Afrique afin d’étudier des disciplines considérées comme prometteuses à l’époque, alors pourquoi pas moi?

Quels sont les conseils que vous pourriez donner à une jeune fille qui aimerait faire la même chose que vous ?

  1. Définir ses motivations car la célébrité que l’on octroie faussement au Pat Mc…vient du cinéma ou de la musique, pas du maquillage ou de la mode. Qui connait la maquilleuse officielle de la marque de cosmétique langda?

  2. Etre indépendante: Vivre même à Londres (qui est à côté) requiert une maturité mentale, morale et financiere. Personne ne brise un rêve que vous accomplissez avec des actions concrètes comme se renseigner et ne pas avoir peur d’oser. J’étais la seule Noire dans ce cursus-là. J’ai conservé mon accent français, mais j’ai des compétences et suis proactive. Les gens respectent.

  3. Travailler dur, la vie d’artiste peut être pénible et demande des sacrifices. Un revenu régulier tous les mois à la même date, ce n’est pas vraiment envisageable sauf si vous choisissez de rejoindre une entreprise qui vend des produits ou produit des films ou des magazines. Dans ce cas-là, votre marge de créativité sera limitée car contrôlée par celui qui vous paiera. Néanmoins, la qualité de votre travail peut vous permettre d’avoir peu de contrats à l’année mais très bien rémunérés.

Quels sont les messages ou les conseils que vous souhaitez faire passer concernant les choix esthétiques des femmes Noires en général ?

Vous avez été créés parfaites, honorez ce cadeau de la Création.

Quel était votre modèle quand vous étiez plus jeune ? Et pourquoi ?

J’en ai eu plusieurs. Les chanteuses d’abord comme Whitney ou Myriam Makeba car elles sont les deux premières femmes noires (hors famille) auxquelles j’ai été introduite. Maintenant, mes rôles-modèles sont des artistes comme Magdalene Odundo (sculpteur de renommée internationale) ou Eryca Freemantle (1ere artiste-maquilleur Afro-Britannique). J’ai rencontré à plusieurs reprises ces deux femmes. Toutes deux représentent la première génération d’Africaines et Afrodescendantes formées aux écoles d’art. Elles ont des carrières respectables et respectées.

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Avez-vous souffert de ne pas avoir de modèle à un moment de votre vie ? Oui ? Non ? Pourquoi ?

J’ai toujours eu un modèle féminin dans ma vie et pourtant je suis de la génération X, j’ai grandi en lisant des livres… Aujourd’hui les bibliothèques en France sont désertées par les jeunes femmes Noires, y compris les étudiantes. Elles oublient qu’il y a eu 30 000 ans d’histoire Africaine avant l’avènement d’Internet: Histoire écrite par des femmes de la région!

Quel est votre produit beauté chouchou … ? Votre geste beauté de tous les jours .. ?

Je bois beaucoup d’eau: pas d’alcool, de café ou de boissons gazeuses toutes mauvaises pour la peau. Je me lave le visage à l’eau et à l’argile (rouge ou rose) uniquement depuis bientôt quinze ans…C’était un des secrets de beauté de Nefertiti! La peau ne tiraille pas car elle ne s’assèche pas.

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BEAUTIFYING THE BODY IN ANCIENT AFRICA AND TODAY : Parlez-nous de votre bouquin.

Mon premier livre (en français) « Beaute Nubienne: soin, parure et textile » est une introduction à l’origine des pratiques d’écriture sur peau que sont le tatouage et la scarification dans une Afrique pré-coloniale. L’exploitation immédiate de ces gestes millenaires dans les instituts de beauté en Occident, y est largement exposée sous forme d’essai.

Quels sont vos futurs projets ? 

Projets futurs: la publication de mon second ouvrage en français qui parle de la blogosphère noire (Beauté et Mode) à travers l’Europe. Grande bavarde je tiens à remercier la rédaction.

Un grand MERCI à Christelle pour le partage de son expérience! Pour pouvoir la retrouver et échanger directement avec elle sur des questions qui vous turlupinent, n’oubliez pas de vous inscrire à la première conférence qui aura lieu ce samedi 23 avril, les autres auront lieu les samedis 28 mai et 25 juin 2016 à Paris. Les thématiques touchent le monde Afro en Europe et en Afrique et tout spécialement les femmes:

  • 23 Avril : L’Afrique au Féminin, réintégrer l’Afrique au cœur du débat de transmission de culture Afro ;
  • 28 Mai : Afro féminisme en question, réhabiliter la femme Afro-descendante dans la diffusion des cultures Afro ;
  • 25 Juin : Collectivisme et communautarisme, comprendre les différentes actions que sont le collectivisme féminin et le communautarisme au féminin.

Pour obtenir des tickets en prévente cliquer ICI. Ils coûteront 21€ en prévente et 25€ sur place.

Horaires : Du 23/04/2016 au 25/06/2016 de 17h00 à 19h00. Lieu : Design à la source, 5 rue Laplace à Paris (75005)

A très vite!

kidji

"Always higher and further together!" N'ayons pas peur de rêver et de voir la vie en GRAND!
Kidjiworld est un blog qui vous fait rentrer dans mon univers.
Joyeuse et optimiste dans la vie, je tente de faire en sorte que cela transparaisse dans mes lignes que je vous livre ici.
A très vite!

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2 commentaires

  1. Christelle KEDI a dit :

    Merci à la rédaction

    1. Je t’en prie Christelle! A bientôt

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