De la poursuite d’un rêve à sa concrétisation
« À travers ce 1er album Soul of Nü Bantu, je raconte l’histoire de nos envies profondes, celle que nous rêvons de voir émerger de nous, celle de prendre le témoin de sa culture d’origine, et la valoriser.
Soul of Nü Bantu est un voyage initiatique en langues bantoues, un parcours régional rythmé de sonorités folk, jazzy et blues.
D’une musicalité alternative et minimaliste, l’Album Soul Of Nü Bantu est au service de l’émotion. »
Patricia Essong
Comment ne pas succomber au charme magnétique de la jeune et jolie camerounaise Patricia Essong ? Sa voix douce et son univers sont une invitation au voyage. Belle d’un fascinant héritage musical et culturel, son premier album aux accents « Soul Of Nü bantu » brille d’âme et de talent… Rencontre !
Ton premier album est sorti le 10 février dernier… Pour commencer, comme le décrirais-tu? Sensible? D’inspiration africaine? Puissant?
Tout d’abord, je dirais qu’il est sensible: Soul Of Nü Bantu est un album hommage à la culture africaine, à la culture bantoue. Se réapproprier son histoire, son patrimoine culturel, c’est une invitation à prendre le témoin. On trouve dans cet album des langues bantoues, telles que le Yoruba, le Mina, le Swahili, l’Ewé … Un parcours régional accompagné des sonorités folk, jazzy et blues. Je dirai que cet album est d’une musicalité alternative et minimaliste, il est au service de l’émotion.
Parle-nous de ton parcours musical, Comment est-tu arrivée à la musique jusqu’à réaliser ce premier album?
J’ai grandi au Cameroun et j’ai été amenée, comme la plupart des jeunes mélomanes du pays, à danser et à interpréter des chansons en playback lors de kermesses entre lycées et organisations culturelles, puis sont arrivées les années du BAC et de l’entrée à l’Université. Il a fallu se « responsabiliser » selon la vision de nos parents… J’ai donc entrepris une carrière dans un cabinet de conseil en management, mais avec un sentiment certain de non-accomplissement, car la musique devenait presque un refoulement.
Le temps est passé et des événements personnels m’ont fait comprendre que je n’aurai pas de deuxième chance pour être celle que je voulais être. C’est alors qu’en janvier 2013, j’ai décidé de sortir de cette zone de confort pour aller à la rencontre de ma passion: J’ai démarré « L’itinéraire d’une Working Girl qui rêve de devenir Artiste-Musicienne », j’ai crée une page Facebook: Patricia Essong, j’ai pris des cours dans une chorale de Gospel, j’allais aux répétitions, j’ai sillonné des cafés, des bars, et depuis je navigue d’invitations en invitations par-ci par-là.
Aujourd’hui je réalise mon premier album, il signifie pour moi, non seulement, le début de la concrétisation d’un rêve, mais aussi sa professionnalisation.
Depuis la réalisation de ce premier album, ton état d’esprit a t-il changé? La personne timide et réservée qui est en toi va t-elle nous montrer une autre facette de sa personnalité? Cet album marque t-il un tournant?
En effet, mon état d’esprit a changé depuis pratiquement 3 ans, je pense qu’on ne peut pas entreprendre certaines démarches artistiques, musicales, ou autres d’ailleurs, si on ne se fat pas une (r)évolution intérieure, donc oui mon état d’esprit à changé. J’exprime mes sentiments à travers ce que je fais, et comment je le fais, une partie mystérieuse presque holistique, mélancolique, s’échappe de moi, ces choses cachées vont naturellement ressortir quand je chante.
Timide non parce qu’autrement, je n’aurai pas osé faire de la scène où on s’expose quand même, en revanche je suis une personne réservée, j’observe beaucoup avant de me lancer, j’ai aussi des côtés délirants, mais ça c’est ma folie à moi (rires).
Pour cet album, quels sont les thèmes que tu voulais partager avec ton public? Quelles sont tes sources d’inspiration?
Les textes qui sont exprimés en plusieurs langues invitent à l’introspection de nos valeurs, de notre spiritualité, des traditions qui se perdent. Ces thèmes sont à la base des questionnements pour moi. Notamment une chanson qui parle de désolation, du monde qui se perd dans des croyances, se servent des dieux en détruisant l’humanité. Des questions qui sur la notion de foi, d’intégrité, et d’amour bien sûr, bref chacune des chansons apporte sa particularité.
Comme je le précisais là-haut, je suis dans une démarche de réappropriation du patrimoine culturel bantou. C’est un album qui rend hommage aux artistes ayant marqué des générations entières, le tout avec une sensibilité qui m’est propre.
Mes influences et inspirations sont très éclectiques mais s’il faut en citer quelques-unes, je dirai Miriam Makeba, Michael Jackson, Nina Simone, ou encore Angélique Kidjo qui sont des personnes qui m’inspirent profondément tant sur le plan musical qu’humain.
Tracy Chapman bien évidemment restera le modèle de mon adolescence, et je suis très sensible à la musicalité de Richard Bona, Lizz Wright et au dernier album de Blick Bassy.
Quelles sont les prochains évènements prévus? Des dates de concerts? Une tournée? Si oui? Quelles sont les villes dans lesquelles on aura l’occasion de t’entendre?
Nous avons commencé la promotion pour la version digitale de l’album.
Le mardi 23 février prochain, 14h à Paris à l’occasion des débats organisés par Le Monde Afrique, vous pourrez me retrouver pour un live au Musée du Quai Branly.
L’album physique suivra le mois d’après et en principe, je prévois de faire un showcase au mois d’avril à Paris.
D’autres projets artistiques te tentent? Comme le cinéma?
Des collaborations pourquoi pas, mais pour l’instant, on va se concentrer pour mettre en route ce projet. Le cinéma eeeuh non, je n’aime pas voir ma tête en vidéo (rires), j’aime en tout cas tout ce qui est lié à l’art conceptuel, je m’y intéresse.
https://youtu.be/0kC937UGg6c
« Soul Of Nü Bantu », le premier album de Patricia est disponible ici:
Pour découvrir des extraits, c’est ICI
A l’instar d’Angélique Kidjo, grande chanteuse béninoise qui vient tout récemment de remporter sa troisième distinction aux Grammy Award, dans la catégorie « Meilleur album de musique du monde » pour « Sings », je dirai que face à une Afrique qui est en marche, qui est positive et joyeuse, il faut s’ouvrir au reste du monde.
Merci encore à Patricia pour cet album qui invite au voyage, à une introspection personnelle et à un retour aux sources africaines. On lui souhaite de développer une fusion des musiques africaines et celle d’ailleurs, car, en effet, « l’Afrique est en marche, elle est positive. Regroupons-nous et refusons la haine et la violence grâce à la musique. Pour moi, la musique est avant tout la seule forme d’art qui lie tout le monde. »
A très vite.