Salut les Amis!
Après avoir terminé, depuis peu, la lecture du roman Americanah, je souhaitais vivement partager avec vous, mon point de vue sur l’univers de ce roman et surtout vous faire un compte-rendu du passage de Queen Chimamanda à la Maison de la Poésie à Paris le 21 janvier dernier.
Americanah est un roman qui retrace l’histoire d’Ifemelu, une jeune Igbo, Nigériane, qui quitte sa terre natale pour aller étudier aux Etats-Unis, un rêve qui l’oblige à quitter son grand amour, Obinze, un grand amour qu’elle est sûre de retrouver, mais l’American Dream représente un choc brutal, avec la gravité, celui d’une femme Noire, qui n’est gère accueillie à bras ouverts. On suit alors le destin de ces deux héros, au gré de leur joie, de leur peine de leur espoir et de leur désespoir.
Americanah questionne sur ce que c’est d’être une Femme Noire aux États-Unis et de supporter le racisme. Car, oui, en débarquant sur le sol américain pour y faire ses études, Ifemelu découvrira effectivement qu’elle est Noire. Elle ne cessera dès lors de redéfinir son identité, transformée par le regard des autres et d’explorer la question de la race.
Elle partage d’ailleurs avec beaucoup d’humour ses expériences de vie sur son blog « Raceteenth ou Observations diverses sur les Noirs américains (ceux qu’on appelait jadis les Nègres) par une Noire non-américaine » :
« Cher Noir non américain, quand tu fais le choix de venir en Amérique, tu deviens Noir. Cesse de discuter. Cesse de dire je suis jamaïcain ou je suis ghanéen. L’Amérique s’en fiche. Quelle importance si tu n’es pas « Noir » chez toi ? Tu es en Amérique à présent. Nous avons tous nos moments d’initiation dans la Société des anciens Nègres ».
La question de l’identité est centrale dans la construction de ce roman et dans le discours de Chimamanda Ngozi Adichie. Comment rester soi-même quand l’Autre vous définit ? Cette question est analysée avec beaucoup de puissance et cela, avant le départ du Nigéria et après le retour au pays Natal en passant par les Etats-Unis et l’Angleterre.
Les baromètres d’évaluation vont être la langue, le cheveu et la race. Entière, altière, Ifemelu veut garder une authenticité africaine sur cette terre américaine et refuse de se laisser enfermer sous l’étiquette réductrice « Noire » ou « Black » même si elle comprend le poids de cet héritage en Amérique.
Être noire est une notion qu’elle découvre aux Etats-Unis. Elle l’intègre car elle n’a pas le choix. Par la même occasion, elle s’octroie d’observer les Etats-Unis sous le prisme du regard d’une femme Africaine non américaine. Au travers de son blog, elle décrit avec son regard chargé d’humour et de sarcasmes, d’ironie et d’un vécu, une Amérique d’Obama qui demeure marquée par le poids et la douleur des rapports raciaux.
Sous le prisme d’Americanah, on comprend assez aisément les manifestations de Ferguson. Une triste réalité qu’Hollywood masque très bien : le rêve américain est monocolore. Dans ces questions d’identité, Ifemelu a une posture intéressante qui lui permet d’observer les points de friction entre africains-Américains et Africains ou le regard condescendant porté de manière générale par l’élite blanche sur le continent africain.
Une oratrice engagée.
Né en 1977, Chimamanda Ngozi Adichie a grandi dans la ville universitaire de Nsukka.
Elle a quitté le Nigeria à dix-neuf ans pour faire des études aux États-Unis et partage désormais son temps entre les deux pays.
- Son premier roman, L’Hibiscus pourpre, publié en 2003, est couronné en 2005, par le prix du meilleur premier roman des Ecrivains du Commonwealth et le Prix de la Fondation Hurston/Wright;
- L’Autre Moitié du soleil (2006), nominé pour le Prix du Cercle National des Critiques Littéraires et lauréat du Prix Orange 2007, son second roman, porte sur la guerre du Biafra;
- Elle écrit aussi un recueil de nouvelles, Autour de ton cou (2009);
- Americanah est parmi les dix meilleurs livres de l’année 2013 du New York Times.
Chimamanda Ngozi Adichie ne prend pas seulement position dans ses livres. C’est aussi une oratrice engagée qui n’hésite pas à être critique vis-à-vis de l’actuel président nigérian, Jonathan Goodluck, dénonce la répression commune des homosexuels en Afrique et défend le droit des femmes.
Univers de l’auteure.
« J’écris depuis que je suis toute petite, depuis que j’ai été capable d’épeler l’orthographe des mots, et ma vie personnelle à moi n’est pas intéressante à mon sens par contre, je préfère parler de la vie des autres, je suis un peu curieuse, j’aime écouter aux portes, poser des questions complètement inappropriées, je suis un peu intrusive, ce qui m’intéresse dans la vie des autres, c’est ce qui nous rend tous collectivement humain, et c’est de ça dont je parle.
En écrivant, je trouve intéressant de parler de la vie des gens que je rassemble, j’aime apprendre de la vie des gens.
J’ai commencé par étudier la médecine et la seule carrière médicale que je me voyais exercer était celle de psychiatre et psychanalyste, et je comptais bien, si je devenais psychanalyste, utiliser les histoires de mes patients pour écrire mes histoires…(rires!) ce qui est strictement interdit.. »
Un roman dédié aux prochaines générations. Est-ce important aussi de rêver d’un autre monde ou se rester les pieds sur Terre ?
« C’est une question intéressante, je crois que c’est un peu des deux, je pense que j’écris à la fois pour refléter une image de ce que je vois dans le monde tel qu’il est, mais aussi pour en projeter une d’un monde que j’espère différent un monde tel que j’espérerai le voir. Je pense que mon travail provient et s’inspire de l’insatisfaction de ce que je peux ressentir à observer le monde tel qu’il est et donc écrire dessus c’est aussi se donner la possibilité de rêver un monde différent. »
« Je crois que la littérature c’est toujours quelque chose qui compte dans le monde. Je ne dis pas ça juste parce que je travaille dans cette industrie là. C’est important pour moi aussi en tant que lectrice. Les livres que j’ai lu ont profondément changé la façon de voir les choses que je pouvais avoir. Les livres m’ont éduqués d’une certaine façon et donc effectivement j’ai dédié ce livre là à mes neveux, mes nièces et aux plus jeunes de ma famille.
Cette dédicace est une sorte de déclaration d’espoir, c’est l’espoir qu’ils hériteront peut-être d’un monde meilleur que celui dans lequel je vis moi et je suis très heureuse car deux de mes neveux l’ont lu et en tout cas l’un des deux l’a lu à moitié seulement (rires), mais ce livre a ouvert un dialogue avec eux, ça était un moyen de débattre, de discuter de sujets dont on ne parlait pas avant. Avec mon neveu qui a 20 ans, j’ai eu des sujets de discussion dont on n’avait jamais eu à débattre de cette façon là auparavant, avant qu’il n’est lu le livre: Des sujets autour de la race, des choses dont on ne s’était jamais dites.
Je pense que ces dialogues, ces échanges là sont importants et le roman peut permettre d’offrir une langue pour débattre de ces choses là, y compris des choses plus difficiles à débattre. »
Americanah et la question de la race.
« Ma sensibilité est profondément nigériane. J’ai grandi au Nigéria, j’ai été élevée dans ce pays là. Je suis partie quand j’étais adulte, j’avais déjà 19 ans donc je suis Nigériane et mon regard sur le monde l’est aussi.
J’ai aussi eu beaucoup de problèmes dans ma vie mais la question de l’identité n’en a jamais fait partie, je suis très claire sur le fait que je suis une Nigériane qui se sent bien au Nigéria, mais qui se sent bien aussi aux USA et qui est contente parfois de pouvoir quitter le Nigéria, mais qui quand je suis aux USA, n’a aucune espèce de confusion sur qui elle est vraiment. Mais je crois que tout mon travail effectivement renvoie au Nigéria car je puise au plus profond de ce que je suis, de qui je suis.
Nigériane, c’est ce que je suis! »
Quelle est la place du silence? (Lié à la guerre, à des tabous comme la question de race, être une Noire aux USA…)
« Dans « l’Autre Moitié du Soleil », j’écris sur le regard dont on parle encore très peu encore aujourd’hui au Nigéria, D’une façon générale, je pense que la littérature n’est pas faite pour mettre à l’aise, c’est même plutôt le contraire, c’est pour créer une forme de malaise, pour questionner les choses qui sont tues, qui ne sont pas dites.
Je pense que c’est le cas dans Americanah, je parle de race, de genre, de classe sociale, d’une façon qui n’est pas toujours formulée comme ça, et Ifemelu écrit des choses sur son blog qui sont normalement censées être tues et passées sous silence et je pense que le risque de blesser des gens par ce que l’on va justement dire fait partie des raisons centrales du choix de la littérature, d’écrire…
Une femme quitte le Nigéria pour aller aux Etats-Unis et découvre une autre image d’elle même, puis elle retourne au Nigéria, d’où le surnom d’Americanah. »
En quoi la géographie extérieure va renvoyer une image de qui vous êtes à l’intérieur?
« Americanah, c’est un mot de dialecte nigérian qui désigne les personnes qui sont parties aux USA souvent pour étudier, qui décident de rentrer au Nigéria, mais qui ont des manières américaines, qui sont un peu américanisées.
C’est un mot qui est moqueur, mais qui n’est pas non plus trop humiliant, qui reste assez gentil. Le roman en parle vraiment, du fait de quitter son foyer, son chez soi et d’y revenir un jour. C’est pourquoi je trouvais intéressant de l’utiliser comme titre. »
Sa préférence pour l’histoire à la géographie.
« Je pense être davantage inspirée par l’histoire que la géographie, parce qu’en tant que personne et aussi en tant que lectrice, je suis quelqu’un qui regarde toujours en arrière. Ce qui me fascine, c’est la façon dont le monde d’aujourd’hui a été forgé, a été façonné par ce qui s’est passé avant. Surtout en tant qu’africaine, c’est vraiment la question de l’histoire, qui peut me permettre d’essayer de comprendre quelle est la place qu’occupe aujourd’hui l’Afrique dans le monde.
Je trouve justement que l’on vit dans un monde aujourd’hui qui est presque non-historique (a-historique), dans lequel par exemple, on parle des pays africains comme s’ils étaient « tombés du ciel », comme s’ils étaient apparus du jour au lendemain et qu’ils avaient toujours existé; mais en réalité, un moment donné, ce qui m’intéresse c’est de repenser à comment ils sont nés, à quel endroit ils sont apparus, connaître les raisons de ses frontières absurdes, donc la géographie c’est intéressant aussi mais on ne peut parler de comment sont apparus ces pays là sans parler de lien avec l’histoire allemande, de la colonisation etc..
Je préfère l’histoire à la géographie, sans doute aussi parce que je n’étais pas très bonne en géographie à l’école (rires). »
Son point de vue sur les clichés liés à la race et autres stéréotypes.
« De mon expérience, je peux parler de cette découverte de la race aux Etats-Unis. Quand j’étais au Nigeria je ne me sentais pas Noire, je me définissais par mon ethnie, ma religion et ma nationalité mais jamais par ma race.
Je suis devenue Noire quand je suis venue aux Etats-Unis. On a projeté sur moi une identité que je n’avais jamais réalisé jusqu’à présent. C’était important de m’en distancier au début comme beaucoup d’autres Migrants africains parce que je sentais qu’il s’agissait d’une identité négative à laquelle était attaché beaucoup de choses négatives.
Par exemple, aux Etats-Unis, on jugeait remarquable qu’un Noir réussisse quelque chose, jusqu’à tel point qu’il parait remarquable qu’un Noir boive de l’eau dans un verre alors qu’évidemment, chez moi c’était quelque chose de tout à fait logique que les Noirs soient aussi des personnes qui réussissent.
J’avais intériorisé aussi quand même tous ces stéréotypes, donc c’était pour ça que c’était important de réfléchir dessus et surtout de réaliser que l’identité Noire américaine n’est pas une identité neutre, elle est chargée de clichés extrêmement négatifs. Un exemple que je cite souvent, c’est le premier essai que l’on m’a rendu dans mes cours à l’université aux USA, où le professeur cherchait qui avait eu la meilleure note, la copie était au nom d’Adichie, on avait juste la mention du nom de famille et il avait l’air visiblement surpris quand j’ai levé la main, il avait l’air surpris que la meilleure note ait été obtenu par une Noire!
Le moment de surprise est très vite passé mais moi il m’est resté, et c’est comme ça aussi qu’Ifemelu découvre cette notion de la race et c’est comme ça qu’elle décide d’écrire sur un blog pour explorer ce que cela veut dire. Les Etats-Unis ont vraiment une forme d’hypocrisie épaisse par rapport à ces questions de race qui est une forme d’auto-censure qui touche parfois même au ridicule. C’est pourquoi elle utilise le blog, à la fois pour faire rire les gens mais aussi pour dire la vérité, sur la façon dont ça se passe vraiment.
Je n’ai pas écrit de blog, mais j’ai écris un roman, je pense que c’est important de parler de race, non pas pour passer du temps sur la couleur de peau ou la couleur des cheveux, tout ça c’est très bien mais parce profondément la question de la race est liée à un système d’injustice et ça qui la rend importante mais c’est ça aussi qui la rend absurde.
C’est pourquoi il faut trouver les mots pour parler des questions de race. J’ai dit ça ici en Europe, en France, en Allemagne aussi. En Europe, on a tendance à penser que la question de la race est un problème d’Américains, mais je veux le redire encore ce soir, c’est un problème français aussi!! (applaudissements dans ma salle). »
Americanah, une histoire d’amour féministe? Observations sur la force et la fragilité de cet amour.
« Americanah c’est avant tout aussi une historie d’amour, en plus de beaucoup d’autres choses aussi mais en tout cas, je voulais écrire une histoire d’amour et je crois que quelque part c’était aussi un acte de défi et je dirai un acte de défi féministe face à ce que l’on est censé faire en littérature aujourd’hui.
Parce que oui, on n’est pas censé raconter simplement une histoire d’amour à moins qu’elle ne soit mâtinée d’une forme de dissection sociale du communisme environnemental par exemple. Une forme d’analyse, d’ironie, de distance et j’avais envie d’aller à l’encontre de ça parce que je pense que l’amour c’est une question profondément féministe.
Moi personnellement, j’aime lire des histoires d’amour mais je suis toujours déçue de lire des histoires dans lesquelles les femmes sont l’objet des actions mais n’agissent pas elles-mêmes, elles ne sont jamais les sujets de ce qui se passe.
Je pense que c’est différent dans ce que j’ai essayé de faire dans Americanah. J’étais aussi toujours agacée de voir des personnes féminins toujours s’attirer la sympathie des lecteurs, c’est pas non plus le cas dans Americanah parce qu’avec les personnages féminins, on a souvent l’impression qu’ils doivent être aimables, appréciables, et ce n’est pas une caractéristique que l’on attend des personnages masculins.
Moi ce que je veux dans un personnage féminin c’est qu’il soit avant tout intéressant, et c’est le cas d’Ifemelu, elle est entière, vulnérable, forte, agaçante, et j’espère bien qu’elle n’est pas si facile que ça à aimer car je pense que les femmes consacrent beaucoup trop de temps à être aimables, et à être agréables aux autres et être jugées faciles à aimer.
En fait, c’est une histoire d’amour féministe. Quant à Obinze, je ne dirai qu’une seule chose, c’est que je l’aime profondément, c’est tout! (rires!)
Sa vision du féminisme: Une Féministe, Africaine, Heureuse qui ne déteste pas les Hommes!
« Je suis une fille et contente de l’être.
Le féminisme fait partie intégrante des droits de l’Homme, mais à cette expression des droits de l’Homme, serait niée la question du genre. Nier cette spécificité reviendrait à oublier que les femmes ont subi l’oppression et l’exclusion.
Je crois que le féminisme c’est pas juste une question d’opinion politique. Pour moi, c’est un impératif émotionnel, en fait c’est toute ma vie!
Mais ça me parait tellement évident que je ne vois pas pourquoi qui que ce soit ne sentirait pas féministe! Parce qu’il parait clair qu’on a tous envie d’égalité, de justice, ça parait évident de souhaiter ça.
Mais il existe énormément de stéréotypes qui attachés à l’idée d’être féministe, et c’est pour cela que je dis toute ces choses liées au féministe, que j’étais une féministe heureuse, qui aime les hommes, le maquillage etc…
C’est parce qu’en fait, c’était sous forme de blague mais c’était en réaction à pleins d’amis au Nigéria qui me disaient souvent « mais les féministes sont des femmes qui sont en colère parce qu’elles ont du mal à trouver un mari »: Ok, alors je vais être une féministe heureuse. Puis on m’a dit « les féministes ne sont pas africaines »: alors je vais être une féministe africaine! « Vous dites cela car vous n’avez lu que des livres occidentaux visiblement… On m’a dit « les féministes sont des femmes qui ne prennent pas soin d’elles, qui ne se rasent pas etc… » Tiens, je serai alors une féministe heureuse, africaine, qui aime les hommes et qui aime le maquillage …et ainsi de suite ».
« C’était partie sous une forme de blague mais l’idée était vraiment de questionner ce concept figé qui je pense aussi vient d’une certaine façon d’une école bien précise de féminisme occidental qui a opposé, à un moment donné, la féminité au féminisme. C’est une idée qui pour moi me parait anti-féministe car elle suppose que la masculinité c’est la norme et qu’en fait, il faut s’en approcher pour obtenir l’égalité. Il faut renoncer à la féminité pour s’approcher de la masculinité, or moi je ne veux pas ça.
Je veux être heureuse aussi de ma féminité, je veux le respect mais aussi la possibilité de vivre de façon heureuse ma féminité.
J’ai eu une phase où je prétendais ne pas aimer porter des talons, ne pas aimer le maquillage etc.. C’était une façon d’être prise davantage au sérieux, mais aujourd’hui c’est bien terminé et j’espère que d’autres femmes cesseront en tout cas de passer par là car cette idée est vraiment problématique, au départ, elle est profondément anti-féministe! »
Sa vision de l’écriture.
« L’écriture, c’est donner un reflet de la réalité, mais c’est aussi pour moi, montrer la magie des moments ordinaires, des moments de la vie de tous les jours, de la beauté des petites choses. Je fais partie de ces gens qui ressentent beaucoup d’émotions en regardant les gens se dire « Adieu » dans les aéroports, c’est ce qui m’intéresse. Ces moments d’humanité bien plus que les moments plus grandioses et plus solennels!!
Quand je vois, par exemple, un type faire sa demande à genou de manière extrêmement solennelle, j’ai plutôt envie de lui mettre une claque, alors que par contre le fait d’observer un couple qui se tient la main presque sans le savoir dans la rue, dont les mains se trouvent de façon très naturelle, je trouve ça magnifique!
Je pense qu’écrire c’est ça, c’est de montrer la magie de tous ces petits moments humains! »
Conclusion.
Americanah s’affirme comme étant un roman phare sur les nouvelles migrations africaines grâce à la diversité des problématiques soulevées. Chimamanda Ngozi Adichie fait une critique sans bavure de l’Amérique raciale et souvent encore raciste. Le poids de l’histoire pèse encore sur les rapports sociaux et ethniques. Americanah est une oeuvre brillante, agréable à la lecture, et ouverte à de profondes et nombreuses pistes de réflexion.
Thanks you Queen Chimamanda!!!
Americanah, par Chimamanda Ngozi Adichie. Traduit de l’anglais par Anne Damour.
Collection « Du monde entier », Gallimard, 526 pages, 24,50 euros.
Et vous?
Avez-vous lu Americanah?
Qu’en avez-vous pensé?
A très bientôt.
A
Hello merci pour cette belle occasion de voyager dans le vécu de miss ngoz qui retrace l’épopée de milliers de personnes dans un silence pesant pouvons nous contunier entre humain de projeter que la différence visible de couleur ou voir ce qui est important ce que nous avons de commun notre humanité qui nous rend semblables et qui ns donne la possibilité d echange pour changer positivement notre monde pour la rendre chaque jour meilleur merci pour se roman extraordinaire
Amicalement
Cheick KEITA
Merci à toi Cheick!
J’aime beaucoup l’univers littéraire d’Adichie, d’ailleurs je suis entrain de lire « Autour de ton cou »…
A bientôt.
Très bel article, bien complet qui permet de comprendre l’univers de l’auteur.
Je partage ton avis quant à Americanah. J’ai vraiment apprécié lire ce roman qui retrace la vie d’Ifemelu.
Ifemelu qui passe par beaucoup de phases identitaires, au Nigéria d’abord, puis son arrivée aux USA, sa période de galère, sa histoire avec « the White man’ haha (période pendant laquelle elle vit totalement dans l’ombre de celui-ci, elle le laisse la faire avancer sans se poser de question, et période pendant laquelle aussi son blog est prospère mais on voit bien qu’il n’est qu’une manière pour la White supremacy de s’y intéresser avec non pas un peu de paternalisme), puis sa relation avec Blaine (relation pendant laquelle, une fois de plus, elle reste elle même tout en gommant néanmoins certains traits de sa personnalité pour rentrer dans le moule de la classe « afro-américaine cultivée, qui s’en sort, etc ».), pour finalement retourner au Nigéria et s’affirmer réellement, et mettre en avant son vrai ELLE.
Bref, tout ça pour dire que le personnage d’Ifemelu est intéressant et complexe car on constate que c’est une femme qui sait qui elle est mais qui a du mal à se définir dans le monde qui l’entoure. Elle ne porte finalement pleinement son identité qu’aux côtés d’Obinze (personnage que j’ai beaucoup aimé, bien qu’il ne soit pour moi qu’une idéalisation de l’homme presque parfait lol) !
Bref, Americanah est un roman qui m’a beaucoup plu en ce qu’il regroupe énormément de thèmes et de questions qui sont abordés ces dernières années au sein de la communauté noire, autant en Europe, qu’en Amérique et en Afrique, et ce, avec autant de ‘gravité’ que de légèreté.
Voici un beau coup de coeur!!! C’est en effet un roman d’une grande puissance, qui traite d’un nombre incroyable de sujets, dont le racisme ordinaire, la recherche d’un Eldorado, ce que signifie être expatrié, ou même sans papier dans un nouveau pays, ou encore comment s’occuper de ses cheveux quand on est une femme Noire. En résumé, un roman qu’il est nécessaire de lire !
La citation que je retiendrais est la suivante :
« Nous appartenons au tiers-monde et sommes par conséquent tournés vers l’avenir, nous aimons ce qui est nouveau, parce que le meilleur est encore devant nous, tandis que pour les Occidentaux le meilleur appartient au passé et c’est pourquoi ils ont le culte du passé. » (p.481)