Salut tout le Monde!
Ca y est! La fin du mois de septembre a sonné et la rencontre du Mois est arrivée…
C’est avec grand plaisir que je vais vous présenter une jeune femme qui fourmille d’idées innovantes pour se servir des TIC (NDLR: Technologies de l’Information et de la Communication), des réseaux sociaux et des outils numériques disponibles pour promouvoir une approche du marketing et de la communication associant vision stratégique, énergie créative et maîtrise technologique.
Après avoir répondu OUI à « l’appel de l’Afrique », elle a pris le risque de quitter son job pour se consacrer pleinement à une nouvelle aventure qui se prénomme « PARLER » en langue Ewondo (NDLR: Langue parlée dans la partie Sud du Cameroun).
Bonne découverte!
Présentation.
Marylène, 29 ans, je gère KOUABA: une agence digitale basée à Paris et à Douala et je suis entre deux continents.
Profession.
J’ai créé KOUABA il y a un peu plus d’un an et demi. L’objectif de l’agence est de permettre aux entreprises de mieux communiquer et de vendre leurs produits en se basant notamment sur les données de masse du marché africain. En connaissant mieux leurs prospects, nos clients sont en capacité d’anticiper leurs décisions et de leur vendre de meilleurs produits
Pourquoi avoir choisi ce métier ?
Plus qu’un choix, c’était un appel. Après huit ans dans le marketing et la communication, il était temps pour moi de travailler avec et pour l’Afrique et de mettre ma passion et mon savoir au service du continent.
Parle-nous d’une journée type.
Je n’ai pas vraiment de journée type, la routine tue la créativité. Par contre, j’ai des « must do » quotidiens :
- Faire de la veille pour me tenir informée des évolutions ;
- Rencontrer au moins une nouvelle personne tous les jours ; et
- Faire du sport …etc.
Quel est ton parcours universitaire ? Après le Bac, comment ça se passe ?
J’ai un parcours universitaire très classique. Après le bac, j’étais partie pour étudier les sciences politiques au Canada. Les procédures administratives étant trop longues, j’ai donc décidé un peu au hasard d’aller étudier les langues à Bordeaux. De fil en aiguille, je me suis retrouvée dans la communication.
Quelles sont les difficultés rencontrées durant ton parcours ?
Des difficultés ? Je ne saurais pas vous dire. Non qu’il n’y en ait pas eu, mais aucune qui ait été insurmontable. J’ai eu la chance de faire ce que j’aimais et en parallèle d’entreprendre dès l’âge de 20 ans. J’ai eu l’occasion de vivre de belles aventures.
Selon toi, quelles sont les avantages et les inconvénients de cette profession ?
- Un avantage non négligeable au fait d’entreprendre est de pouvoir apporter sa pierre à l’édifice au développement de l’Afrique. Avoir ses propres priorités permet de disposer de son temps comme on le souhaite : Je peux donc en consacrer à des causes qui me tiennent à cœur. Aussi, participer à créer de nouveaux emplois est une aventure à la fois gratifiante et excitante.
On apprend au quotidien : L’entrepreneuriat est une formation accélérée de la vie ! - Les inconvénients ? La pression permanente. Il faut grandir, toujours être à la hauteur et prendre soin de ses collaborateurs afin qu’ils soient heureux de travailler ;comprendre les besoins de ses clients… Si on plie, c’est l’entreprise qui plie et ce sont eux qui seront impactés. Il faut donc être performant au quotidien.
On finit par ne plus compter ses heures de travail mais bon quand on aime on ne compte pas n’est-ce pas ?
Et pour la vie de famille ?
Ma famille a une place cruciale dans ma réussite. On se parle tous, tous les jours sur des tchats dédiés et c’est une véritable bouffée d’oxygène qui permet de garder les yeux rivés sur ses objectifs. C’est un peu la vue à 360° de l’entreprise : Ils soulèvent des points que je ne vois pas forcément et m’aident à m’améliorer au quotidien.
Entreprendre ne m’a pas seulement donné plus de liberté, ça m’a également permis d’inspirer ma fille : C’est très probablement ce dont je suis fière. Les plus jeunes n’écoutent pas ce que l’on dit, ils reproduisent nos schémas. J’y pense tous les jours quand je me donne à fond.
Trouver l’équilibre entre un travail exigeant et sa famille n’est pas une chose aisée lorsque l’on est salarié! Entreprendre me permet d’accorder du temps qualitatif à ceux qui me sont chers.
Ta place de femme dans ce milieu ? Comment la vis-tu ? Existe t-il une solidarité entre les femmes ?
Les femmes sont encore trop peu représentées dans l’entrepreneuriat. Elles le sont encore moins dans la technologie et pourtant ce sont, avec le digital, des domaines porteurs qui demandent peu d’investissements pour se lancer : Une aubaine pour celles qui en Afrique sont trop souvent laissées en marge de la croissance. Consciemment ou inconsciemment, les hommes pratiquent un paternalisme nocif pour les relations professionnelles envers les femmes. Le chemin est encore long avant la considération…
De manière générale, il y a des points positifs à être une femme mais aussi des points négatifs, c’est comme tout. Une fois que l’on connaît les règles du jeu, on peut en tirer son épingle.
De la solidarité ? C’est assez frappant mais les femmes ne sont pas forcément solidaires. On ne peut pourtant pas les blâmer. Elles luttent tous les jours pour être les égales des hommes. En faire plus peut sembler contradictoire !
Dans tous les cas, chez KOUABA, à compétences égales, nous privilégions les femmes afin de pouvoir en trouver plus sur le marché du Digital.
Quels sont les conseils que tu pourrais donner à une jeune fille qui aimerait faire la même chose que toi ?
Les mêmes que je donne à ma fille :
- Croire en ses rêves : Si on pense pouvoir alors on peut ! En fait on peut tout faire ;
- Travailler : toujours et encore plus que les autres. On ne peut pas tout réussir du premier coup, mais en pratiquant on devient le meilleur ;
- Bien s’entourer : Vous êtes la somme des 5 personnes qui vous entourent. Posez-vous la question… Qui sont ceux avec qui je passe le plus de temps ? Sont-ils meilleurs que moi ? Me donnent-ils envie de me dépasser ;
- Donner : en donnant on reçoit encore plus. Parce qu’on apprend des autres et parce que les autres nous permettent de mieux comprendre les choses ;
- Accepter que l’on n’est pas parfait et accepter que l’on peut échouer : des fois on perd, des fois on gagne, ce n’est pas personnel.
A un moment donné dans ta vie, as-tu souffert de ne pas avoir de modèle ?
Non, pas le moins du monde. Mon entourage était truffé de modèles : Ma mère surtout qui était une pionnière du « cloud » à la fin des années 90 au Cameroun. Vingt ans plus tard, je fais un peu la même chose … On en rit tous les jours.
Quel est ton produit beauté chouchou ? Ton geste beauté de tous les jours. ?
Mon produit de beauté chouchou est fait maison. C’est de la chantilly de karité. La recette est simple et miraculeuse pour les cheveux naturels: Du pur beurre de karité, un mix d’huile d’amande douce et de ricin, quelques gouttes d’huile essentielles. On peut également y ajouter quelques gouttes de sérum Kariliss. On mixe le tout. L’efficacité est garantie mais CHUT gardez-le pour vous!
Quels sont tes futurs projets ?
L’agence est sur plusieurs chantiers : Notre priorité est de recruter des profils d’exception et des personnes motivées.
Ton lien avec l’Afrique ?
A Douala, ma famille bien sûr, mes collaborateurs, mon agence, mes racines. A Paris, toujours l’agence mais aussi « O.S.E.R. L’Afrique », l’association pour laquelle je m’engage et qui me permet de retrouver la chaleur familiale tout en mettant en place des actions concrètes pour le continent. N’hésitez pas à les contacter, ils sont en recherche permanente de bénévoles…
« Si vous pensez comme un entrepreneur, l’Afrique est votre paradis… Vous pouvez vraiment devenir le Bill Gates ou le Steeve Jobs africain », comme le dit Fred Swaniker, l’un des fondateurs de l’African Leadership Academy, dans Voice of America.
Pari réussi pour Marylène qui a surtout eu la motivation et l’envie d’apporter sa « pierre à l’édifice » pour la construction de cette Nouvelle Afrique. Au-delà des perspectives de business, cette panafricaine croit au développement et à l’avenir de son pays. C’est même « un devoir patriotique » comme le diraient certains, qui se disent reconnaissants de l’expérience et des diplômes obtenus à l’étranger.
Cette sorte de « rapatriement » des talents est un phénomène très positif pour le continent africain, qui souffre encore aujourd’hui de la fuite des cerveaux. Encore faudrait-il que certains Etats africains commencent à élaborer une politique pour « récupérer » leurs étudiants diplômés des grandes écoles, comme c’est le cas au Sénégal qui est en train de finaliser « le projet d’une base de données des profils de ses étudiants d’excellence pour mieux les attirer à la fin de leurs cursus », selon Moïse Sarr, Chef du service de gestion des étudiants sénégalais à l’étranger à Paris. Malheureusement, les politiques publiques consacrées à l’éducation et à la jeunesse ne sont pas toujours des points prioritaires dans de nombreux Etats africains …
Bonne continuation pour la suite de tes projets ma Chère Marylène, et encore MERCI pour ta contribution.
Pour en savoir plus sur KOUABA, c’est ICI, pour vous informer et pourquoi pas devenir bénévole au sein de l’association O.S.E.R. L’Afrique, c’est LA!
N’hésitez pas à réagir en laissant vos commentaires.
A très vite!