C’est avec grand plaisir que ce mois-ci, je vais vous présenter le parcours d’une femme noire d’exception. Jeune, ambitieuse et véritable afrOptimiste, elle est aussi pour moi une soeur de coeur et une consoeur spécialisée en financements de projets. Membre active de différentes associations et think tank panafricains, elle se bat au quotidien pour que les jeunes de la Diaspora africaine soient de véritables actionnaires du développement du continent…
Bonne découverte!
Présentation.
Je m’appelle Lynda Amadagana. J’ai 26 ans et je suis avocate d’affaires dans un cabinet américain à Paris.
Profession.
Si vous demandez à mon entourage de me décrire en un mot, ils vous diront sûrement (un brin agacés…rires):
« Afropassionate! »
Je suis née et ai grandi au Cameroun, je suis une afrOptimiste têtue et ai l’ardent désir d’apporter ma pierre à l’édifice de la renaissance de l’Afrique. Cet objectif m’a poussée à faire partie d’associations qui ont les intérêts du continent au centre de leurs actions. Ainsi en parallèle de mon métier d’avocat, je suis Secrétaire-Générale du @ClubDialloTelli (think-tank axé sur l’Afrique) et Présidente de @Mauaafrica (plateforme sociale de soutien à l’entreprenariat en Afrique).
Pourquoi avoir choisi de créer une association ?
« Sometimes you have to create what you want to be part of ».
En Septembre 2014, avec quelques amis passionnés du continent, nous faisons le constat du manque de financements disponibles pour les entrepreneurs africains et du peu d’infrastructures dont ils disposent dans leurs activités. Las d’en parler, nous décidons de passer à l’action et mettons sur pied un fonds d’accompagnement et de soutien à l’entreprenariat. La plateforme sociale Maua est ainsi créée avec l’ambition de fournir ce cadre et de contribuer à bâtir une communauté d’entrepreneurs africains solidaires.
Plus d’infos sur nos activités et notre équipe, c’est ici: MAUAAFRICA.
L’an dernier justement dans le cadre de cette association, avec ton équipe, tu t’es rendue aux conférences organisées par l’université de Harvard et l’université de Columbia. Qu’est-ce que ces conférences t’ont apportées ?
L’équipe Maua (Miriam et moi) s’est rendue à la conférence organisée par l’African Business Club de Harvard. Cet évènement nous a permis de rencontrer des « doers » du continent et d’avoir des idées innovantes sur les thématiques de l’entreprenariat et de l’inclusion financière en Afrique.
L’inclusion financière est le défi d’une Afrique en pleine croissance et le moyen de réduire les inégalités qui y sont également croissantes. Le meilleur moyen ? « Go Digital ! » Tirer profit de l’expansion des technologies et notamment de la révolution du mobile.
La Conférence organisée par l’université de Columbia a aussi été l’occasion pour nous, d’échanger avec la diaspora active sur le continent. La phrase clé ? « Stay where you are ! » Il faut intégrer le retour comme une option mais il n’est pas indispensable de retourner en Afrique pour avoir un impact sur son émergence.
En tant que jeunes de la diaspora, nous pouvons être actionnaires du développement de l’Afrique dès lors que nous y investissons humainement, matériellement et financièrement ! À bon entendeur …(SALUT).
Penses-tu que cette association t’aidera à consolider ton lien avec le Continent ?
Maua est d’abord née d’un besoin et d’une urgence de créer des conditions plus favorables pour les entrepreneurs sur le continent. C’est donc l’inverse, en réalité c’est ce lien avec le continent qui a permis de mettre sur pied cette plateforme dont l’ambition secrète est de créer plus de synergies entre les investisseurs de la diaspora et les entrepreneurs du continent.
Quelles sont les personnes que tu as rencontrées ?
Ces conférences m’ont en effet apporté bien plus que des idées. J’ai été heureuse de rencontrer des personnes qui innovent, entreprennent et mettent en action leur rêve d’une Afrique relevée et prospère. J’ai discuté avec des étudiants, des professionnels, des entrepreneurs, des leaders politiques et associatifs qui avaient tous quelque chose en commun : la passion de l’Afrique.
Quelles sont les difficultés auxquelles tu as pu te heurter ?
Implanter une structure en Afrique quand on a une team sur deux continents n’est pas chose aisée. Les principales difficultés ont été liées à la création de la structure qui a pris du retard du fait des réalités du terrain. Nous avons heureusement des membres de l’équipe sur le terrain qui ont travaillé de manière efficace et nous avons beaucoup appris !
Comment conjugues-tu ta vie associative avec ta vie de jeune avocate à Paris ?
Fondamentalement, je me sens privilégiée de faire tout ce que je fais. J’ai choisi avec soin mes engagements associatifs et j’essaie tous les jours de conserver l’équilibre entre les exigences du métier d’avocat d’affaires, celles de mes activités associatives et celles de ma vie personnelle. Mais cet équilibre n’est pas si difficile à trouver parce que ce n’est pas un fardeau, je travaille aux côtés de personnes formidables et j’aime profondément tout ce que je fais !
Quels sont les conseils que tu pourrais donner à une jeune fille qui aimerait faire la même chose que toi ?
Le conseil le plus avisé ? « Be imperious with your dreams. Have a shining vision of who you are and who you want to be and constantly work towards being this person ».
Je suis une grande rêveuse et je pense que nos rêves portent en eux les germes de notre destinée. Je suis donc convaincue qu’il faut avoir le courage de suivre ses rêves et de travailler dur pour les réaliser. Il n’y a pas d’autre secret selon moi.
Quel était ton modèle quand tu étais plus jeune ?
Ma mère était et est toujours mon modèle ultime. Elle m’a enseigné très tôt des valeurs fondamentales telles que l’intégrité, la générosité, la gratitude, l’amour du travail, la patience et la persévérance. (J’ai été élevée à la dure… rires!)
Aujourd’hui je suis très inspirée par les parcours de Wangari Maathai, Chimamanda Ngozi Adichie, Maya Angelou, Oprah Winfrey, Michelle Obama, Leila Janah, India Arie et me reconnais beaucoup dans des modèles fictifs tels que Jessica Pearson (de la série américaine « Suits ») pour sa vision stratégique et Olivia Pope (de la série américaine « Scandal ») pour son élégance et sa force de caractère.
Merci encore à toi Lynda pour le temps consacré à cette interview et surtout bonne continuation! (Pluies de coeurs sur toi ma Sista!).
Mardi 24 Mai, vous pourrez retrouver Lynda lors de la Première Edition du Forum « Riche Afrique 2016 à Paris », cet événement réunira plus d’une centaine de professionnels concernés par les problématiques économiques et financières du continent africain au travers de conférences et de sessions de networking.
Ce sera avant tout l’occasion d’établir de nouvelles synergies pérennes entre différents acteurs de la diaspora et de faire prendre conscience à celle-ci de l’extraordinaire potentiel des marchés africains. Pour plus d’infos, c’est ici: EventBrite.
A très vite!
Merci Kidjiworld pour cet article! Nous sommes l’Afrique de demain. Notre destin en tant qu’individus et tant que peuple est lié à celui du continent. L’émergence de l’Afrique est donc l’affaire de tous et la responsabilité de chacun. Nous avons tous un rôle à jouer et pouvons y contribuer par nos moyens. Et Kidjiworld est un bon exemple! Always higher, always further ⚡️
Merci encore Miss! A très vite! 😉